N°308 - Robby Gordon / Johnny Campbell

"Nous avons tout gagné sauf le Dakar c'est très frustrant"

On aurait presque oublié le panache de Robby Gordon, ses victoires d'étapes spectaculaires et ses barouds d'honneur. Il y a tout juste un an, le fantasque américain avait annoncé monts et merveilles de son nouveau jouet : la Gordini. Hélas son véhicule HST (Hummer Style Truck), un dérivé de ses précédents Hummer en plus compact, n'a pas franchement été à la hauteur. Pas le moindre succès en spéciale et un abandon à deux jours de l'arrivée alors qu'il était 44ème du général. Le Californien a donc tout remis à plat et lorsqu'il n'était pas engagé dans la série de sa création, le Speed Stadium Super Trucks, un championnat de pickups survitaminés sur circuit, il s'est focalisé sur la refonte de sa voiture pour le Dakar. D'innombrables séances d'essais lui font dire que sa machine est meilleure que son meilleur Hummer, celui qui lui permit notamment de terminer 3ème du rallye en 2009. Bien plus fataliste que par le passé, et regrettant de ne pouvoir compter sur le soutien d'une grande marque américaine, Gordon reste ultra ambitieux. Il en veut plus, encore et toujours. Il ne vient pas pour « se balader » comme il aime si bien le rappeler. Déjà lors de son tout premier Dakar en 2005 au volant d'une Volkswagen Race Touareg, il avait frappé un grand coup d'entrée de jeu, devenant le premier Américain à remporter une spéciale sur le Dakar en auto. Depuis, il a alterné les coups d'éclat et les retentissants ratés, car Gordon fait rarement dans la demi-mesure. Le pilote de 45 ans est à la recherche du temps perdu depuis quelques éditions maintenant. Pour 2015, il revient avec toujours la même idée en tête : vaincre. Il aura à ses côtés une légende du monde des Bajas, Johnny Campbell, vainqueur notamment de 11 Baja 1000 à moto et 8ème du Dakar en 2001. Après une première expérience commune il y a 3 ans, la paire se reconstitue pour ce Dakar 2015.

R.G.: « En 2014, j'ai vécu mon pire Dakar, sans victoire d'étape et un abandon. Un Dakar à oublier. Nous avons donc beaucoup travaillé sur la voiture. En tout, nous avons effectué plus d'une dizaine de séances. Nous nous sommes concentrés sur les soucis subis en 2014, essentiellement liés à la chaleur. En effet dès la première étape nous avons connu des problèmes de ‘vapor lock' (l'essence bout) et nous avons brulé nos pistons. Il y a donc eu un gros travail de fait sur le refroidissement. Je suis plutôt content du résultat. Cette voiture est meilleure que mon meilleur Hummer. L'objectif est toujours le même. Je ne viens pas pour la détente, mais pour gagner. En tant que patron d'écurie, je dois admettre que le Dakar est l'épreuve la plus difficile que je connaisse. Hormis le Dakar, il n'y a pas une course que nous n'ayons gagnée. Nous nous sommes imposés en Nascar, en Indycar, lors de courses de 24h. Nous avons remporté des spéciales sur le Dakar, mais pas le Dakar et c'est très frustrant. J'ai visionné des vidéos des Peugeot et elles seront performantes. Peugeot a en plus des armes redoutables avec ses pilotes. Concernant les Minis, je me suis moqué d'elles mais c'est un jeu, c'est de la communication et c'est plutôt amusant. Il n'y rien de personnel. Elles ont prouvé sur le terrain et elles risquent de continuer à botter des fesses. Mais nous serons dangereux… »

Exit la silhouette du Hummer, voici les photos de la Gordini

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